2021/10/14 (木) 10:47
Je suis allé aux Archives Ōbaku[1] où j'ai passé trois jours de retraite silencieuse et de recherche. Discussions passionnantes – seul étranger ès qualités au daionki de Yinyuan Longqi. J'y ai cherché ma jeunesse perdue comme d'autres ont perdu la leur dans les cafés, et y prépare la biographie du fondateur. J'y retourne le mois prochain, et avant cela au Kôfuku-ji[2] de Nagasaki.
Le temps a passé et la même rivière, identique, coule. Seuls quelques privilégiés ont droit à la seconde version :
2021/10/15 (金) 6:31
Je te retrouve bien là, generose puer.
L'adagio du K.361 et le génie de l'acteur.
Le troisième acte de Parsifal entre les deux dernières répliques est pure merveille.
2021/10/15 (金) 9:13
L'autre Richard, un de nos grands absents, revient entre les répliques.
Tu avoueras que l'on a fait pire que cela :
Et que cela :
Et bien sûr que cela aussi, négligée déité de la verte Colline : elle eut l'aigrette d'or qui tremble au pas des reines.
2021/10/15 (金) 21:09
Varnay et Nilsson ? Ajoutons une touche de Corelli pour conclure et nous avons la Chaussée des Géants. Plus qu'un âge d'or, le monde perdu.
2021/10/16 (土) 0:52
Varnay, c’est un Hekla[3] permanent. Après, dans ces hautes terres du chant où l'on ne se rend pas sans péril les talents se raréfient. Surgie du fond des précipices, elle ne pouvait que revenir :
2021/10/16 (土) 11:16
Erda, ça t'a quand même une de ces gueules. Et on en a une sacrée galerie : Thorborg, Ilosvay, Madeira... J'ai une faiblesse aussi pour le choix de Karajan :
Quant à Varnay et Nilsson, pourquoi ne pas les réunir ? Le mieux n'est pas forcément l'ennemi du bien.
2021/10/16 (土) 13:59
J’ai vu sept ou huit Ring : Stemme et Barenboim l’année du bicentenaire en version concert reste mon Everest. Tous les opéras, même Herzog mettant en scène Lohengrin, étaient faibles de chant et plus souvent encore nuls de rampe. Il ne m’en reste pas grand chose.
J’ai offert des fleurs à la belle Nina après un récital à Pleyel conclu avec une Habanera enchanteresse. On passait sur la diction en de rares endroits. J’avais dit à mon voisin que l’on jugerait quand Alagna s’appuierait Wotan ou le Winterreise.
2021/10/16 (土) 17:51
Quoi qu'il en soit du Winterreise, Alagna dans Wotan ce sera sans nul doute pour une autre vie, mais pour en rester à Lohengrin, outre la mise en scène ridicule qui l'entoure, sa VO besogneuse ne me console pas de la VF inoubliable de Thill. Trop tard sans doute.
2021/10/17 (日) 16:01
Pendant ce temps-là au pays de Kirsten, a star is born. Richard devait être
détestable de délires, mais quelle musique et quels serviteurs. La petite Davidsen
comme Stemme a commencé avec les Quatre derniers lieder. Belle carte de visite.
2021/10/17 (日) 22:37
Je me suis repassé trois fois Im Abendrot. C'est à peine si je croyais ce que j'entendais. Tu as raison, une étoile est née. Et Salonen déroule sous ses pas un tapis de roses.
2021/10/18 (月) 13:42
Davidsen est la digne héritière de Flagstad. Sans doute la technique y contribue-t-elle, mais la voix n'a pas cette tonalité métallique de Nilsson qui pèse parfois. J'ai pensé hier à ce Russe complètement allumé, Evgueny Nikitin, qui pour le coup dans Wotan et le sortilège du feu me plaît beaucoup. C'est l'un de mes passages préférés : j'ai commencé l'islandais après le Loki de Dumézil dont j'ignorais les dérives politiques de jeunesse.
René Pape, entendu en récital et sur disque dans le même passage, semble presque grec dans sa réserve.
On sera passés d'un Richard à l'autre, mais en enfants à sortilèges c'est tout nous.
2021/10/18 (月) 18:43
Assoluto...
Pour prolonger la magie d'hier :
Et parce que ces temps-ci je suis totalement bluffé par cette femme :