FOLIES FRANÇAISES AUTOMNE 2022
Michel Wasserman - François Lachaud
2022/09/02 (金) 10:53
Toujours au Japon (je pars demain aux horreurs). Je me suis appuyé Tiefland [1]. C'est en grande partie insupportable. Le rôle du ténor est particulièrement ridicule. Il fait appel quoi qu'il en soit à des qualités héroïques qui expliquent qu'il ait été distribué à des Hans Hopf ou René Kollo. En l'espèce, Schock fait ce qu'il peut. Le rôle principal (un grand soprano dramatique) a pu être chanté au début de leur carrière par Callas ou Caballe, et Eva Marton l'a enregistré, ce qui situe la carrure exigée. Isabel Strauss y est, vocalement et dramatiquement, remarquable, surtout sur la fin où le rôle est particulièrement exposé : on peut, parce que c'est la seule occasion qui nous soit donnée de voir en action sur la durée cette magnifique artiste au destin si extraordinairement touchant [2], sacrifier deux heures à ce devoir de mémoire.
2022/09/02 (金) 13:39
Et signaler aussi parmi les titulaires du rôle la céleste déesse que voici :
2022/09/02 (金) 17:36
Brouwenstijn ! Comme l'écho de temps qui ne sont plus, mon pauvre François : fut-il jamais pareille splendeur vocale ?
2022/09/04 (日) 6:41
De Paris. J'ai maté dans l'avion le remake de West Side Story (par Spielberg pourtant...), c'est un immonde navet et un plagiat éhonté. Le chef-d'euvre de Bernstein, Sondheim et Jerome Robbins était ancré dans la réalité des années cinquante, son surgeon est sans âme et sans objet. On s'est contenté de doubler les effectifs des scènes de danse pour faire masse, et quand on n'a pas osé reprendre telles quelles les scènes à faire du film (l'introduction, America, Krupke, Cool...) on n'en fournit qu'une pitoyable caricature. Ce n'est pas seulement un ratage, c'est un sacrilège.
2022/09/04 (日) 9:31
J'avais commencé à regarder le remake sur Disney plus. De fait quel épouvantable navet ! J'aime beaucoup ta dernière remarque. Tout est dit. Certes la musique reste, mais Bayreuth fait pareil. Pis encore l'adaptation à personnages inventés de Lord of the Rings sur Amazon.
Ici, rien de très neuf. J'écoute le soir Mahler et Sibelius en alternance. J'y ajoute les poèmes symphoniques – Tennstedt / Vänskä (bon mahlerien aussi) – et cherche en vain le fantôme d'Isabel Strauss.
J'ai repris les Big Woods de Faulkner et j'attends de pouvoir partir chez les ours.
2022/09/04 (日) 14:11
Je suis fasciné comme tu l'es par la destinée d'Isabel Strauss, artiste superlative et figure touchante et tragique. C'est en cela qu'il nous faut chérir, faute de mieux, son enregistrement intégral du Tiefland. Il reste d'elle en effet si peu de témoignages. J'aime aussi que tu m'aies conduit, à travers elle, à Brouwenstijn. Ces artistes ont en commun ce flot d'or liquide qui ne quitte jamais Brouwenstijn, jusques et y compris dans les débordements véristes,
et que l'on ne retrouve guère à ce degré que chez notre ineffable Régine.