2023/01/26 (木) 1:11
Je m'adresse à ton érudition claudélienne. Je n'ai pas pu vérifier dans la chronologie de Chûjô [1]. Un disciple de Kôda Rohan [2], Fujii Hakumin 藤井伯民, a écrit en 1922 une pièce intitulée Hosokawa Garashiya [3] 細川がらしや. Celle-ci aurait été jouée en présence de l'ambassadeur de France, du nonce apostolique (Mario Giardini) et de l'archevêque de Tokyo (Jean-Pierre Rey ?), sans oublier Osanai Kaoru [4] en juin 1922. La représentation a lieu au Yûraku-za [5]. Claudel en parle-t-il ?
Supplex te precor [6]:
2023/01/26 (木) 6:58
Je découvre ton mail à Tokyo, où je viens d'arriver pour une dizaine de jours. Je suis donc éloigné de ma doc claudélienne, et notamment de la Chronologie de Chujo and Co. Je viens de vérifier : elle est bien à la MFJ [7], il convient donc de s'y reporter pour confirmer l'info, à savoir que Claudel aurait de fait assisté à ce spectacle. Si oui, et si la chose est connue par quelque documentation, il serait étonnnant qu'ils n'en fassent pas état. Mais pour répondre à ta question, à savoir : en parle-t-il ? Je suis à peu près certain que non. Là encore il conviendrait de vérifier dans le Journal [8] à la MFJ, mais je crois connaître assez bien le document s'agissant de la période japonaise pour pouvoir affirmer sans l'avoir sous les yeux qu'il n'en dit mot. Ni dans quelque texte de la période que ce soit.
Merci pour la Griserie, mais comme tu le sais cette pièce a son Attila (ou son DFD comme tu veux) : que faire en effet après Novikova, présente bien entendu depuis bien longtemps dans les archives de nos folies, en passe de constituer un ouvrage de référence :
2020/05/08 (金) 8:51
Je réagis en retard à la Puce de Capiton Zaporojetz : quelle merveille ! La Griserie de la Périchole de Novikova me semble être de la même année et de la même eau, encore un bijou que je me passais autrefois en boucle.
Enfin, pour le cas (ce qu'à Dieu ne plaise) où la méthode Farinelli n'aurait pas encore donné les résultats escomptés...
お大事に [9]!
2023/01/26 (木) 18:03
Je suis allé à Waseda [10] et à l'Eisei bunko [11]. La présence de l'ambassadeur de France, du délégué apostolique et de l'archevêque figure dans la documentation. Osanai fait une belle recension de la pièce, certes commanditée par les dames patronesses de l'Association des femmes catholiques de Tokyo, mais qui est, surtout, un plaidoyer contre le bushidô et le nationalisme au nom des valeurs chrétiennes.
Takumin songe alors à un théâtre citoyen et chrétien dont le modèle serait les Passionsspiele d'Oberramergau.
Claudel connaissait-il l'histoire de Garasha en dehors de Pagès [12] ? Avait-il lu Solier [13] ou Crasset [14], je n'en sais rien.
Farinelli, c'est pour les neurasthéniques. En hommage au soulier de Satan :
2023/01/26 (木) 23:02
Immortel. Comme tel bar du solécisme d'illustre mémoire à Kyoto...
[1] (sous la direction de Shinobu Chujo) Chronologie de Paul Claudel au Japon, Champion, 2012. [2] Écrivain japonais (1867-1947). [3] Catholique japonaise de haute naissance (1563-1600), canonisée en 1862. [4] Homme de théâtre japonais (1881-1928). [5] La première salle de théâtre japonaise à l'occidentale, édifiée à Tokyo en 1908. Détruite par le tremblement de terre de 1923, elle ne fut pas reconstruite. [6] Merci d'avance. [7] La Maison franco-japonaise, centre de recherches sur l'Extrême-Orient fondée à Tokyo en 1924. [8] Claudel, Journal, Bibliothèque de la Pléiade. [9] O daiji ni (Porte-toi bien !). [10] Célèbre université privée de Tokyo. [11] Musée de Tokyo rassemblant des collections appartenant au clan Hosokawa. [12] Léon Pagès, Histoire de la religion chrétienne au Japon depuis 1598 jusqu'à 1651, 1869-70. [13] François Solier, S.J., Histoire ecclésiastique des isles et royaume du Japon, 1627-29. [14] Jean Crasset, S.J., Histoire de l'Église du Japon, 1689.