2023/04/21 (金) 6:54
Connais-tu le phénomène dit de murmuration chez l'étourneau ?
La création par ordinateur n'a qu'à bien se tenir !
Est-ce ce phénomène qui a inspiré le ballet Murmuration de Sadeck Berrabah ?
La musique est hélas pauvrissime (il vaut mieux couper le son), mais pour le reste Nikolais (et Pyong-yang) n'ont qu'à bien se tenir :
Pyong-yang me renvoie d'ailleurs à ce réjouissant petit bijou :
Have a nice day !
2023/04/21 (金) 14:53
Je connaissais les murmurations (anglicisme me suis-je laissé dire que je trouve très beau) et, tout récemment, celles-ci font l'objet d'un épisode des histoires étranges réunies par Guillermo del Toro dans son Cabinet of Curiosities. J'ai vu à Stockholm et à Vieil-Upsal un phénomène tout aussi étrange et proche: des rassemblements de choucas que l'on croiraît chorégraphiés et qui, va savoir, auraient pu inspirer un autre Alfred non moins grand.
J'ai fait des photographies médiocres étant donné mon matériel de ce phénomène formidable.
T'ai-je jamais dit à quel point le Musée historique de cette ville m'enchante? L'exposition sur les vikings était un modèle d'intelligence.
Pause de midi. J'écoute Alice-Sara Ott dans Grieg et un concerto de Beethoven.
Excellente poilade nord-coréenne. En ce moment je repique à Lilyhammer, chef-d'œuvre de mauvais goût télévisuel mais tordant.
2023/04/22 (土) 6:41
Alice est un wonderland à elle seule. Son troisième de Beethoven avec Mikko Frank et le Philhar est à tomber,
son mouvement lent du Concerto en sol pure merveille,
et je l'ai suivie dans les nocturnes du neuvième arrondissement toutes ces années où Paris nous était interdit.
Je suppose que tu sais de quel mal épouvantable elle est atteinte ? Comme si tant de beauté, d'intelligence et de talent étaient une telle insulte aux Dieux qu'ils ne le pouvaient supporter ?
2023/04/22 (土) 11:50
Quelle injustice en effet. S'y ajoutent une phalange de critiques – folliculaires scrogneugneux pour la plupart – qui la trouvent bien gentille mais sans profondeur, notamment dans Chopin,où ton serviteur la place tout près de Pires. Je m'étonne d'ailleurs de mentionner ici ce nom seulement pour la première fois. Sans doute parce qu'elle ne joue à la perfection qu'un répertoire corto comme on le dit des toreros.
Ott est l'antidote à Madame Wang qui, en dehors de sa virtuosité en tenue légère, n'a guère de profondeur ni de relief. Elle est au piano ce que les guitar heroes sont à la six cordes.
Je n'oublie pas Alfred le Grand disant que tout Chopin et toute la technique pianistique pour le jouer était dans les Préludes enregistrés par Cortot, ce qui le devait dissuader d'aborder l'œuvre.
Satie reste un de mes grands trous noirs. Je n'ai jamais compris sa musique. Dans une autre vie de nos saisons, peut-être...
2023/04/23 (日) 6:12
Cortot-Thibaud-Casals...
Ceci berça mes vingt ans, dans la maison normande venteuse et humide de mon vieux pote Charles [1], qui suit nos aventures et qui reconnaîtra donc dans cette version légendaire les deux ou trois 78 tours double face (on est en 28 et l'enregistrement est électrique depuis deux ou trois ans) que nous jouions sur le vieux gramophone.
J'eus ensuite, au moment où j'écrivis mon livre sur Tamaki [2], une période de folie du 78 tours acoustique d'opéra (premier quart du siècle) que j'achetais par brassées chez un revendeur de Kanda, Fuji Records, et qui ont fini par prendre avec résignation la poussière. Il m'arrive toutefois à l'occasion de les sortir de l'ombre, à commencer par l'enregistrement princeps (par Jeritza) du Mariettaslied de la Tote Stadt,
l'air somptueux (une rareté) du Patrie de Paradilhe par la "voce del leone" de Tita Ruffo,
ou encore la prodigieuse version de "Rachel quand du Seigneur" par un Caruso à qui il ne reste en 1920, alors qu'il combat déjà la pleurésie à quarante-sept ans, qu'une année à vivre : qui pourrait le croire, et lequel de ses épigones au cours du siècle (il n'y en eut pas que de honteux) lui arrive à la cheville, sans parler de ce français miraculeux ?
[1] Charles Le Coeur, Professeur émérite de géographie à l'Université Paris 1, est un ancien condisciple de Michel Wasserman en classes préparatoires.
[2] Miura Tamaki (1884-1946) fut la première cantatrice japonaise (elle fut suivie de beaucoup d'autres...) à chanter Butterfly sur toutes les scènes du monde entre 1915 et 1935. Une tradition invérifiable (on ne peut compter que sur son propre témoignage) veut qu'elle ait interprété le rôle deux mille fois ! Michel Wasserman lui a consacré une biographie critique, Le tour du monde en deux milleButterfly (Le Bois d'Orion, 2000). Voir Folies françaises Automne 2021,
2021/10/26 (火) 9:59.