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2024/01/03 (水) 10:36~2024/01/08 (月) 1:40 

Updated: Mar 25



    FOLIES FRANÇAISES HIVER 2024

Michel Wasserman - François Lachaud



2024/01/03 (水) 10:36

​​

Je me refais une petite cure de Mérimée après l'exposition de Compiègne [1]

 

Diable d'homme !

 

2024/01/03 (水) 11:58​​

Tu l'as dit ! 

Quelle ne fut pas ma surprise l'autre année, quand je passais mes nuits avec la scène de la Comtesse et que je voulus revenir à Pouchkine, de tomber sur le net sur sa traduction de la Dame de Pique !

Pour aviver la nostalgie, ce monument  :

 

2024/01/03 (水) 18:12

L'exemple musical se passe de commentaires. 

 

 

 

​​​2024/01/03 (水) 18:54

 

Quelle chance est la nôtre, Grand garçon. Furtwängler, Bernstein,  huit chanteurs prodigieux et le génie mélodique de Beethoven. 

 


​​​2024/01/03 (水) 19:26

 

Je ne résiste pas à t'ajouter en prime ces deux exercices d'apesanteur.  

 

 

Sur Mérimée, tu ne peux être plus juste. À quoi de fait le réduisait-on ?


2024/01/03 (水) 19:37

 

Durant mes années de lycée, c'était « Carmen » et « Colomba », peut-être « La Vénus d'Ille ».  On ne lui prêtait guère attention. Écrivain-dilettante, doué mais mineur, en-dessous de Maupassant. Quelle injustice ! 

Une retenue et une ironie sereine, presque britannique, l'auront tenu à distance des sentiers de la postérité scolaire. 

Nous en avions déjà parlé, mais la place longtemps réservée à Mérimée dans nos programmes – j'ignore si ceux de notre ère des diversités conduiront à sa réhabilitation – le réduisait à deux ou trois nouvelles. Le temps des polymathes semble révolu. 

 

​​​2024/01/03 (水) 22:16

 

Tu me diras, fût-ce par procuration, d'avoir inspiré Carmen et redécouvert la Dame à la Licorne suffiraient à la gloire de bien d'autres...  

 

 

2024/01/04 (木) 0:58

 

Les mérites de l'homme sont incroyables. 

Un dernier ennui, mais colossal, a été Tannhauser. Les uns disent que la représentation à Paris a été une des conventions secrètes du traité de Villafranca [2] ; d'autres, qu'on nous a envoyé Wagner pour nous forcer d'admirer Berlioz. Le fait est que c'est prodigieux. Il me semble que je pourrais écrire demain quelque chose de semblable, en m'inspirant de mon chat marchant sur le clavier d'un piano. La représentation était très curieuse. La princesse de Metternich [3] se donnait un mouvement terrible pour faire semblant de comprendre, et pour faire commencer des applaudissements qui n'arrivaient pas. Tout le monde bâillait mais, d'abord, tout le monde voulait avoir l'air de comprendre cette énigme sans mot. On disait, sous la loge de madame de Metternich, que les Autrichiens prenaient la revanche de Solférino. On a dit encore qu'on s'ennuie aux récitatifs, et qu'on se tanne aux airs. Tâchez de comprendre. Je m'imagine que votre musique arabe est une bonne préparation pour cet infernal vacarme. Le fiasco est énorme ! Auber dit que c'est du Berlioz sans mélodie.


2024/01/04 (木) 13:32

 

De toi à moi, sur "on se tanne aux airs", je ne suis pas loin d'être du même avis  que l'intéressé...

 

2024/01/04 (木) 15:22


Je savais que cela te ferait sourire. 

 

2024/01/05 (金) 16:44

Un mail reçu ce matin de Christiane Le Lidec [4] à propos du Stradivarius de Goebbels de Yoann Iacono (Slatkine 2021) me rappelle l'histoire assez pitoyable de ces musiciens japonais qui s'illustrèrent en Europe dans la plus parfaite inconscience en profitant de la participation du Japon à l'Axe. La Suwa Nejiko [5] dont il est question jouait plutôt bien du violon. 

 

Chère Christiane, 

 

Non, je ne connaissais pas le livre dont tu parles, mais l'histoire si, comme tu pourras en juger d'après ces extraits d'une correspondance de 2018 avec la dame qui s'occupait alors du culturel à l'Institut de Kyoto.  

 

Cher Michel, 

 

Une de mes amies a monté en France une association pour retrouver des instruments disparus pendant la guerre, par spoliation le plus souvent comme vous le savez. 

J'ai pensé que vous sauriez à qui m'adresser, une personne japonaise capable d'identifier et de localiser l’instrument qui a été en la possession d'une violoniste japonaise célèbre, Suwa Nejiko, et qui est décédée depuis. 

Il semblerait qu’elle ait - peut-être encore - de la famille, un neveu notamment. Il n'est pas certain que l’instrument soit encore en leur possession, et il se pourrait aussi qu’en fait ce ne soit pas un Stradivarius.  

 

Chère Béatrice,  

 

L'histoire m'a intrigué, et j'ai profité du week-end pour lire sur le web un peu de doc en japonais sur le sujet. Je suis tombé ainsi sur la référence d'un article paru dans le NYT il y a quelques années. En voici le lien: 


 

Je ne sais si Pascale Bernheim (je suppose en effet qu'il s'agit d'elle) connaît cet article. Il me semble en tout cas qu'on avait vaguement parlé de cette question de recherche d'instruments volés quand on s'était vus avec vous au début de votre séjour ici. Vous pouvez toujours bien entendu lui adresser ce lien.  

Inutile de dire que je ne crois pas une seconde que le neveu acceptera plus de parler à Pascale qu'il ne l'a fait à l'auteur de l'article, Mme Shapreau. 

Je connais quelques histoires du même genre, de musiciens japonais qui se sont retrouvés à Paris pendant la guerre à titre de ressortissants de l'Axe, et qui ont fini par fuir d'un château l'autre avec les Allemands en débandade. Eux étaient simplement naïfs, c'est incroyable en effet que cette Suwa soit retournée aux Etats-Unis après la guerre avec le violon de Goebbels sous le bras, et sous l'archet ! 

Mais encore une fois je ne vois pas du tout comment on pourrait décider le neveu à accepter aujourd'hui ce qu'il refuse depuis des lustres à un expert tel que Mme Shapreau.  

 


2024/01/05 (金) 21:13

 

L'histoire est aussi passionnante qu'édifiante. Tes commentaires sont épatants de justesse. Le morceau garde une envoûtante beauté. Les descendants me semblent, eux, assez peu capables ou coupables de naïveté. 

 

Une voix redécouverte dans Strauss : 

 



​​​2024/01/05 (金) 22:27

 

Pour l'éternité. 

 

 

 

Wunderschön. 

 

                                            *

2024/01/07 (日) 10:08

 

Délicieuse soirée entre vieux potes [6].

J'essaie sans y parvenir de retrouver la manière d'amener la vanne sur le détroit de Gibraltar, ainsi que la seconde sur les vaches ou Dieu sait quoi, et comme je ne veux pas passer la journée à m'efforcer de retrouver le truc (je ne parviens pas à chasser de mon esprit ces choses qui ne me reviennent pas), peux-tu me mettre les deux noir sur blanc de manière à ce que je puisse passer à autre chose ?


 

2024/01/07 (日) 20:09


Les vannes étaient les suivantes : 

 

Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?

 

Depuis que les tôles ondulaient les vaches n'en ont plus.

 

Mieux vaut l'esu d'ici que l'au delà. 

 

 

 

 

 

Et en rab : la fin est Inuit.

 

 

​​​

2024/01/07 (日) 22:32

 

Téléphoné, mais inévitable.

 

 

2024/01/08 (月) 0:19

 

On termine la soirée hier en invoquant Alfred le Grand, puis Pollini. On oublie Michelangeli – je n'ai jamais été un idolâtre, mais tout de même.

 

Les trois sont nés un 5 janvier [7]

 

Tant qu'on y est :

 

 

Je termine avec une fantaisie qui sera, peut-être, de saison, sinon de rigueur :

 

 

 

2024/01/08 (月) 1:40

 

Toute honte bue...




[1] Prosper Mérimée (1803-1870), Exposition au Château de Compiègne, 15 décembre 2023-18 mars 2024.

[2] L'armistice de Villafranca di Verona (1859) met fin à la guerre austro-franco-sarde, marquée par les coûteuses victoires de Magenta et de Solférino. il est convenu que l’Autriche cède la Lombardie à la France, qui la redonne au royaume de Piémont-Sardaigne.

[3] Pauline von Metternich (1836-1921). Êpouse parfaitement francophone de l'Ambassadeur d'Autriche à Paris sous le Second Empire, elle tient un important salon littéraire. Wagnérienne enthousiaste, elle joue un rôle déterminant  dans la programmation de Tannhaüser à l'Opéra de Paris (1861).

[4] Christiane, très impliquée dans l'humanitaire, est l'épouse de Gildas Le Lidec (1947- ), ancien ambassadeur au Japon. Christiane et Gildas sont des amis chers des deux auteurs.

[5] Violoniste japonaise (1920-2012).

[6] La soirée traditionnelle de Nouvel-An à Tokyo, avec Philippe Pons et les épouses respectives.

[7] C'est vrai ! Michelangeli en 1920, Brendel en 1931, Pollini en 1942. Question : qui donc en 1953 ?

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