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2020/05/14 (木) 18:58 ~ 2020/05/15 (金) 19:07

Updated: Feb 10, 2022

2020/05/14 (木) 18:58

Carissimo Michel,

Offenbach ne fut pas bien traité pour son bicentenaire – et certainement pas dans notre réseau culturel – mais j'avais été épaté par cette jeune virtuose :

Aussi bien que par le disque de Kaufmann sur l'opérette viennoise où le livret indiquait comment il avait appris à prononcer le dialecte autrichien.

Reste que Lehár et les autres n'ont jamais – je les adore dans ma Barataria[1] abandonnée – composé cela :

Beyond beautiful comme on dit.

Ton serviteur.

2020/05/15 (金) 6:30


Quelle belle pièce ! Et quelle jolie idée que de dédier son interprétation à ce météore que fut Jacqueline Du Pré. Son Concerto de Dvorak avec Barenboïm suite aux événements de Prague, tellement habité qu’elle en casse une corde au début du troisième mouvement, est comme une recréation de cette oeuvre sublime.

Bonne journée à toi.

2020/05/15 (金) 8:35


Maestro,

Est-ce la mort de Bacquier : tu ne m'as rien dit de cette, pour moi, délicieuse interprète belge, Jodie Devos.

2020/05/15 (金) 9:05


Te voilà bien matinal ! Non, c’est simplement que j’avais été ému par cette jolie pièce de violoncelle que je découvrais, et que, procédant par association comme nous le faisons délicieusement depuis un mois, j’avais repensé à cet inoubliable Dvorak. Il me faudrait plus de temps pour aller écouter plus avant ton rossignol wallon, mais là aussi nous n’avons pas été malheureux ces dernières décennies (Mado Robin, Mesplé, Dessay…), et je reste plusieurs années après scotché par l’Olympia dans laquelle je découvris Sabine Devielhe :


Bacquier. Que de souvenirs, à commencer par le Comte impérial des Noces de Strehler :

Ce magnifique monologue de Boris en français : il ne doit pas y en avoir des tas dans la discographie moderne !

Et ce Duparc comme murmuré, qui pousse une fois de plus à se demander pourquoi et comment l’horrible Souzay avait réussi à ce point à phagocyter le domaine…

2020/05/15 (金) 9:26

Chacun vit avec ses lubies, ses bonheurs-du-jour encombrés, ses illusions et berlues.

J'étais à Tower Records, son visage sur la pochette me plaisait, je n'hésitai pas. Ces grands anniversaires accouchent de souris le plus souvent. Celle-ci était charmante.

Tibi.

2020/05/15 (金) 9:48

Nosztalgia : elle avait tout !

2020/05/15 (金) 11:13

Matinal, je le suis par la force des choses : le musée et la bibliothèque[2] sont fermés et je suis le seul à pouvoir accéder à mon espace de travail, mais mon bureau n'est ouvert que de 10 heures à 16 heures. C'est une corvée : mettre les alarmes quand on part, les éteindre quand on arrive, vérifier les lumières, les réserves, etc. Arriver après 10 heures ne sert à rien. La journée est quasiment perdue.

Ce rossignol de Libramont a enchanté plus d'une soirée, non par son génie - que je crois tout de même très réel - mais par son originalité au milieu de rééditions qui consistent à republier des disques que j'ai déjà ou dont je n'ai cure. Le répertoire a été très bien servi, de sorte qu'il ne peut plus l'être que dans des disques identiques (les studios n'enregistrent pas). J'avais rencontré aux USA - dîner splendide des Amis de la Smithsonian - Nina Stemme qui n'avait plus un jour de libre jusqu'en... 2018 (cinq ans plus tard), et nous avions parlé de ses projets de disques : aucun ! Des DVD pour garder trace de ses spectacles et c'est tout ; quelques récitals. De toutes les divas rêvées, écoutées, rencontrées, elle est la seule à m'envoyer une carte de vœux chaque année. Toujours avec un cadeau : l'an dernier un disque de son premier CD chez EMI (consacré à Strauss).

Bacquier, c'était très bien. Un Iago et un beau diable. Il servit bien Offenbach et l'opérette aussi. Et d'Offenbach, celles, Moser et Eda-Pierre, qui s'appuyèrent, si je ne dis pas de sornettes, les plus beaux rôles des Contes (tous)...

Mais à ces fastes antiques, la jeunesse ajoute un charme :

2020/05/15 (金) 13:16


Je finis un boulot sur lequel je suis et je te réponds.

Ce que je veux te dire pour l'instant, c'est qu'il faut absolument que l'on conserve (ou que l'on provoque à l'occasion) dans le livre à venir des éléments de contextualisation comme la description que tu me fais ce matin de ton espace de travail. Ce que je trouve enivrant dans nos échanges, à la différence de tant de recueils d'entretiens convenus, est qu'ils sont à la fois incarnés dans notre actualité, dans nos souvenirs, et que la connivence qui nous lie est telle que la conversation devient un éternel et jubilatoire rebondissement. Comme un livre infini...

À tantôt.

2020/05/15 (金) 19:07


Christiane. L’air de la Comtesse de la Dame de Pique dans sa version originale :

Et ce feu d’artifice (extrait des Femmes vengées de Philidor !!!) qui me mettait à genoux dans le fameux disque avec Marriner :

Qui aurait dit alors au fan éperdu que j’étais qu’elle serait le premier professeur d’art vocal de l’Académie[3]. Elle est venue trois ou quatre fois entre 90 et 95, le moment d’ailleurs où elle a raccroché. Les années où elle ne venait pas, Rachel Yakar la remplaçait. Je montais pour elles des programmes où je m’efforçais en guise de bouquet final de les intégrer à l’ensemble : la Chanson perpétuelle, les Madécasses, la Bonne Chanson dans sa version avec piano, quatuor à cordes et contrebasse. Christiane était un oiseau des îles, avec ce rire sonore et sa constante bonne humeur. Sauf une fois que je vais m’efforcer de mettre sur le papier. J’ai tant de fois raconté cette histoire, que les anciens me demandaient invariablement à la fin des dîners arrosés à l'intention des nouveaux venus… C’était la première année, en 90, pendant la tournée de concerts qui suivait les classes de maître. On était arrivés tard le soir à Hiroshima, ce qui n’est déjà pas gai en soi, et de plus le seul hôtel où on pouvait encore dîner à la gare s’appelait Terminal, ou un truc sympa dans le genre. Le serveur, genre maître d’hôtel coincé, avait vu débarquer avec un plaisir relatif cette troupe d’une quinzaine de Français braillards, et prenait avec componction les commandes des uns et des autres, plaçant la notice à gauche des couverts. J’étais assis à côté de ma cantatrice, qui avait commandé pour commencer un saumon mariné. Elle avait la soixantaine, un physique important, il était neuf heures du soir et elle avait faim. Le poisson se faisait attendre, et quand il vint (on est au Japon), il n’était pas accompagné, ce qui fait que ma Castafiore observa de sa voix placée : “Y’a pas de pain”. Je fis donc la remarque au garçon, qui s’éloigna. Le problème (on est toujours au Japon), c’est que dans ce cas-là le pain ça se grille, ce que ma cantatrice qui a de plus en plus faim ne sait pas. La fièvre monte à El Pao. Elle regarde le poisson qui la dévisage dans l’assiette, et soudain, n’y tenant plus, elle se jette sur la bête et l’engloutit d’une bouchée. C’est le moment que choisit le garçon pour revenir avec le petit panier de pain grillé, qu’il pose précautionneusement à droite de l’assiette. Scène muette : elle foudroie le serveur du regard, désigne d’un geste qui se veut éloquent l’assiette vide du poisson déjà dévoré, quant à lui il dépose sans broncher une nouvelle commande à gauche de l’assiette en question. Elle se tourne vers moi et elle me dit : “Qu’est-ce qu’il a écrit ?”. Je lui réponds qu’il lui a facturé les deux tranches de pain au tarif de 250 yens. Alors elle pète complètement les plombs : “J’en ai marre ! Je peux plus les supporter ! Michel tu peux pas comprendre, toi t’es là depuis quinze ans, moi je suis là depuis quinze jours, (hurlé) JE PEUX PLUS LES SUPPORTER.” Le garcon est interdit, ne comprenant pas pourquoi la Montagne Pelée est soudain entrée en éruption à Hiroshima, on a dû se tromper de catastrophe. Les autres profs plongent le nez dans leur propre assiette, la Castafiore finit par reprendre un semblant de contenance. Fin de l’épisode.

[1] L’île promise à Sancho par Don Quichotte. [2] du Tôyô Bunko (la “Bibliothèque orientale”), où se trouve le bureau de Tokyo de l’EFEO. [3] L’Académie de Musique française de Kyoto propose chaque année depuis le printemps 1990 classes de maîtres et concerts confiés à de grands pédagogues français dans les principales disciplines instrumentales et vocales.

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