2025/08/03 (日) 8:36~2025/08/04 (月) 10:43
- wmt02379
- Aug 13
- 3 min read
Updated: Aug 14
2025/08/03 (日) 8:36
Lauri-Volpi et Corelli. Le maitre et l'élève dans A te o cara.
L'élève. Comme le dit l'un des commentateurs enamourés de je ne sais plus quel enregistrement, Semplicemente il più grande tenore di sempre.
Peut-être après tout : pour moi en tout cas il n'en est pas de plus excitant, jusques et y compris dans ses touchants aspects histrionnesques ("Éteins la lumière en sortant" !). Gavazzeni admirait son "singhiozzo nella voce"[1], et l'on ne peut que souscrire à cette belle description du phénomène vocal qu'il représentait par le responsable du "Singer's studio", le baryton Michael Dewis :
So, what was it ? What made that sound different ? There have been louder voices, there have been more agile ones, but Franco Corelli was something else entirely. The sound was animalistic in nature. It was not the sweet, golden purity of Björling, nor the smooth honeyed richness of Pavarotti, it was a throbbing, open sound, and yet somehow perfectly covered. He had a way of advancing into the high notes that made it seem that the voice never turned, never dipped into darkness but simply grew in size and intensity as if riding a tidal wave of energy. Debates still abound : was he a spinto tenor, a dramatic tenor ? I won't enter into that here. For me, his sound was the most emotional, raw and human sound I ever heard. Not conventionally beautiful, but utterly beautiful in its humanness.
Que singulariser dans une discographie quasi inépuisable et frisant l'indigestion de merveilles ?
E lucevan le stelle
Un di all'azzurro spazio
Celeste Aida
Nessun dorma
Meco all'altar di Venere
Aria di Poliuto
O paradiso
Ah lève-to soleil
Pourquoi me réveiller
Faust Acte 1 avec Ghiaurov
Granada
Et pour mettre une clôture à ce jardin des délices parce qu'il faut une fin à tout, ce Cavalleria pour rendre tous les autres impossibles, avec Simionato, Corelli et Guelfi,
et cette célébrissime première de la saison scaligère de 1960, la reprise du Poliuto de Donizetti avec Callas, Corelli et Bastianini. Rien que ça.
Aimer ce que jamais l'on n'entendra deux fois.
2025/08/04 (月) 10:43
Cela me ramène au champion toutes catégories du "Éteins la lumière en sortant", mon bien aimé Ivan Kozlovsky : ayant fait totalement sa carrière en URSS (Staline, très lyricomane, l'adorait mais ne le laissait pas pour autant sortir de Russie), Kozlovsky, né en 1900, est le prototype du ténor russe à la voix blanche qui lui aussi sort tout droit techniquement du dix-neuvième siècle, mais pouvait tout se permettre, asservissant les chefs qui n'en pouvaient mais, et passant tout à la moulinette kozlovskienne, jusques et y compris Lohengrin. On commencera par trois exemples particulièrement gratinés d'"Éteins la lumière...", mais non moins délectables quoi que l'on puisse penser du timbre nasal, voire miaulant, qui en indisposa plus d'un (je ne sais plus qui disait que le monde se divisait entre les adorateurs et les contempteurs de Kozlovsky).
Ah lève-toi soleil
Pourquoi me réveiller
Je crois entendre encore
[1] le sanglot dans la voix.

Comments